• J'ai vraiment trouvé passionnante l'étude de ce sujet en cours, c'est pourquoi je commence par là. Et puis cela concerne la conscience, qui est la base de toute la pensée, ce qui en fait un sujet primordial. 

    J'utilise mes connaissances tirées du cours, mais aussi de ma lecture personnelle de l’œuvre (Les Méditations métaphysiques de Descartes) pour vous présenter cet article, qui suivra l'ordre des six méditations dont fait état l'ouvrage, et dont j'ai repris les titres pour chacune de mes parties. 

    ⟩ Première méditation : des choses que l'on peut révoquer en doute

    Descartes s'est un jour aperçu que certaines choses qu'il avait apprises en étudiant se sont avérées fausses, alors qu'elles lui avaient au départ semblé juste. C'est pourquoi il est amené à écrire ses Méditations métaphysiques,  dans lesquelles il cherche à démêler l'absolument vrai du douteux.

    Bien sûr, remettre en question chaque connaissance une par une prendrait un temps infini et est une tâche impossible à exécuter pour un seul homme ; Descartes cherche donc a remonter aux principes, ou causes premières, c'est-à-dire aux sources de la connaissance. De plus, Descartes n'accepte comme vrai que ce qui ne possède pas l'ombre d'un doute et est absolument certain. Enfin, il faut bien noter que le doute de Descartes ne le conduit pas au scepticisme (considérer qu'on ne peut être sûre de rien, que l'on ne peut atteindre aucune vérité), car il parvient à en sortir au cours des Méditations métaphysiques. On qualifie donc le doute méthodique de Descartes de radical (puisqu'il s'attaque aux racines), exagéré ou hyperbolique (il n'accepte pas même ce qui semble probable), et provisoire (il n'est pas définitif comme l'est le doute sceptique).

    Descartes commence naturellement par remettre en cause les évidences sensorielles. D'une part, car on peut être victime d'illusions, comme les mirages ou la déformation visuelle des objets à vus à travers l'eau. D'autre part, il emploie l'argument du rêve, c'est-à-dire le fait qu'il n'ait aucun moyen certain de savoir s'il est éveillé ou non (car il lui a déjà semblé être éveillé alors qu'il rêvait), pour mettre en doute la présence même du monde physique, au moins tel qu'il pense la connaître, et ainsi des sciences elles-mêmes.

    Cependant, on pourrait penser que l'on ne peut remettre en cause la logique mathématique (ou évidences logiques), qui ne dépend d'aucun objet extérieur et est totalement abstraite. Mais Descartes expose pour cela l'argument de malin génie. Ce malin génie serait un dieu trompeur, qui aurait volontairement donné à l'Homme une raison défaillante pour le duper, et pour qu'il soit sans cesse dans l'erreur. Il ne resterait plus alors à Descartes que la liberté de suspendre son jugement, afin de ne plus être trompé, même s'il ne peut pas non plus atteindre la vérité.

    Dans cette première Méditation, Descartes parvient donc à mettre en doute tous les fondements de la connaissance et de la science. Il admet néanmoins lui-même qu'il est difficile de maintenir ses pensées sur une telle position, et qu'elles ont tendance à revenir vers ses anciennes opinions, qui lui semblent pourtant seulement probables et non certaines.
     

    ⟩ Méditation seconde : de la nature de l'esprit humain, et qu'il est plus aisé à connaître que le corps

    Après avoir douté des racines mêmes de la connaissance, Descartes peut tout au moins reconnaître une chose : il doute et pense. C'est ainsi qu'il parvient à la conclusion que la seule chose dont il est absolument certain est sa propre existence (« Je pense, donc je suis » ou « Je suis, j'existe »). Il ne s'agit pas là d'un raisonnement logique, puisqu'il a remis en cause les évidences logiques, mais d'une intuition métaphysique.

    Toutefois, savoir qu'il est ne lui dit pas ce qu'il est. En effet, il a douté du monde physique et sensoriel, et ne peut donc se définir par sa dimension physique. Il se connaît seulement en tant que substance pensante. C'est pourquoi on connaît plus certainement son esprit que son corps, car on peut douter du corps mais pas de l'esprit.

    ⟩ Méditation troisième : de Dieu ; qu'Il existe

    Dans cette troisième partie, Descartes commence par exposer les différents genres d'idées, qui sont les idées innées (purement intellectuelles), les idées adventices (issues des sens) et les idées factices (imaginaires).

    Il cherche en effet à déterminer l'origine des idées. Les idées innées sont directement issues de la pensée et ne sont aucunement liées à un élément extérieur (autrement dit, il s'agit des idées mathématiques). Les idées adventices, quant à elles, sont certes inspirées par le monde physique, par le biais des sens, mais sont malgré tout produites par l'esprit, qui analyse et donne le sens à ce qu'il perçoit.

    En revanche, Descartes s'aperçoit qu'il reste une idée qui ne semble pas produite par l'esprit, mais y avoir été déposée de l'extérieur : l'idée de Dieu. En effet, comment un être fini (c'est-à-dire qui a des limites) et imparfait peut-il imaginer et concevoir un être infini et parfait ? Car il ne s'agit pas de l'infini comme addition de choses finies (infini en puissance, mais qui peut cesser d'être infini), mais bien de l'actuellement infini (par nature). De plus, si l'esprit peut voir ses propres défauts, et donc voir qu'il n'est pas parfait, il doit se référer à quelque chose d'effectivement parfait, qui donc ne peut pas être lui-même, et est nécessairement un être extérieur.
     

    ⟩ Méditation quatrième : du vrai et du faux

    Cette idée d'un être extérieur parfait, absolu, permet à Descartes de rejeter l'idée du malin génie, puisque Dieu étant parfait, il ne peut vouloir le tromper. Descartes recouvre donc ainsi confiance en sa raison. 

    Toutefois, il reconnaît qu'il est capable de se tromper, ce qu'il explique par le fait qu'il se situe entre Dieu et le néant (qui est donc l'opposé de la perfection), car même si Dieu lui a conféré une raison, cette dernière est nécessairement limitée et imparfaite. Il s'ensuit que, sans que Dieu ait besoin de le doter d'un "pouvoir de se tromper", le sujet pensant n'est pas pour autant dispensé de toute erreur.

    De plus, l'erreur provient en réalité d'une lacune que l'on peut toujours combler, car on peut toujours tendre vers la perfection de telle ou telle qualité ; elle provient également de la volonté ou libre-arbitre du sujet pensant. Cette liberté est la seule chose qui ne soit pas limitée, et qui est donc directement à l'image de Dieu (la seule différence résidant dans le fait que Dieu possède la connaissance infinie et peut l'employer sur un plus grand nombre de choses). Ce qui fait que la volonté se trompe n'est pas une imperfection en soi, mais est dû au fait de choisir d'approuver ou nier une chose sans être absolument certain de la vérité, au lieu de suspendre son jugement lorsque l'on n'est pas en mesure de juger (comme le fait Descartes au début des Méditations). 

    ⟩ Méditation cinquième : de l'essence des choses matérielles ; et, derechef, de Dieu ; qu'Il existe

    Descartes établit que ce que l'on peut affirmer est ce que l'on conçoit de manière claire et distincte. Il en va ainsi de l'idée de soi comme sujet pensant et de l'idée de Dieu, c'est-à-dire son essence. Or, l'essence de Dieu étant la perfection et l'infinitude, il ne se peut pas que Dieu n'existe pas, car ce serait une imperfection.

    ⟩ Méditation sixième : de l'existence des choses matérielles, et de la réelle distinction qui est entre l'âme et le corps de l'Homme

    Descartes cherche à prouver l'existence du monde physique. 

    Il commence donc par expliquer la différence entre imagination et conception. Il prend l'exemple du triangle et du chiliogone (polygone à mille côtés). Le premier est facilement imaginable, au sens où l'on peut se le représenter « avec les yeux de [notre] esprit » ; en revanche, on ne peut que concevoir le chiliogone, et l'image que nous en donne notre esprit est floue (même si l'on "voit" des traits distincts, on ne peut pas être certain qu'il y en a bien mille). Pourtant, l'idée de l'un est tout aussi distincte à l'esprit que l'autre. L'imagination est donc simplement une application virtuelle de ce que l'on conçoit.

    S'apercevant que l'imagination est liée à l'idée qu'il se fait des sens, Descartes cherche donc par ce biais s'il est possible d'avoir la certitude de l'existence du corps. En effet, il a certes prouvé son existence en tant qu'esprit, mais il ne conçoit pas l'esprit comme dépendant du corps, ce qui implique que ces deux choses sont différentes l'une de l'autre. 

    En outre, les idées liées aux substances étendues sont claires (comme celles des déplacements, des postures... ), mais sont dépendantes d'une réelle chose matérielle. De même, les idées qui parviennent par l'entremise des sens à l'esprit sont nettes, ne sont pas même voulues par l'esprit, et ne peuvent non plus être rejetées comme de simples idées. Elles apparaissent donc comme distinctes, et il ne se peut que Dieu ait fait en sorte que l'esprit reçoive comme distinctes des idées qui ne soient pas vraies. 

    Néanmoins, c'est l'esprit qui doit interpréter et analyser les informations ainsi reçues, ce qui peut conduire à des erreurs et donc aux illusions.

     

    Descartes est ainsi parvenu à rétablir de manière certaine l'existence de soi comme esprit, de Dieu et donc de la raison et du monde matériel. 

     

    Si vous souhaitez que j'écrive un autre article à propos d'une autre thèse sur la conscience, n'hésitez pas à me le demander en commentaire. Pour toute question en rapport direct avec ce cours, n'hésitez pas non plus à me la poser en commentaire.

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