• L'origine de la langue latine

     

     

     

    ↪ De l'indo-européen au latin

     

    Le latin se rattache à la vaste famille des langues indo-européennes. Cette famille regroupe la plupart des langues parlées en Europe (d'où son nom) mais aussi l’hindi, le persan et le sanskrit, ou encore des langues qui ne sont plus utilisées de nos jours (des langues anciennes, classiques voire antiques non mortes s'il-vous-plaît !) comme le hittite et le latin bien évidemment. Ces langues présentent des ressemblances de vocabulaire et de syntaxe qui permettent de les considérer comme issues d'une langue commune, l'indo-européen. Par exemple « mère » se dit « mother » en anglais, « mutter » en allemand, « mater » en latin, mais également « madar » en persan et « matr » en sanskrit.

    L'indo-européen fut parlé il y a environ 7000 ans par une population qui habitait une région située dans les grandes plaines de la Sibérie et de la Russie. Ces hommes se sont livrés à de lentes immigrations et se sont séparés pour s'installer, à des dates différentes, dans des régions allant de l'Europe occidentale jusqu'à l'Inde. Par la suite, ils ont imposé aux peuples plus anciennement établis leur domination et leur langue grâce à la supériorité de leur civilisation. C'est ainsi que les langues indo-européennes se sont progressivement différenciées les unes des autres. Vers la fin du IIème millénaire, un groupe indo-européen s'est établi en Italie et le latin naquit !

     

    ↪ La diffusion du latin

     

    Le latin n'est donc, au départ, qu'un dialecte indo-européen qui fut ensuite parlé dans une petite région de Rome, le Latium. L’expansion coloniale de Rome permit à la langue latine de s'imposer d'abord dans toute l'Italie, puis dans la majeure partie de l'Empire romain.

     

    L'origine de la langue latine

    Voici une carte de l'Empire romain au IIème siècle, publiée par A. Houot sur son site « Atlas historique et géographique ». Cliquez sur l'image pour la voir en taille réelle.

     

    ↪ Du latin aux langues romanes

     

    La langue que nous étudions en classe est le latin littéraire, langue des lettrés, des écrivains, et langue officielle. Elle diffère grandement du latin vulgaire, de la langue réellement parlée, plus libre et moins fixée que le latin littéraire, et elle évolua plus vite que la langue écrite (de même qu'aujourd'hui, le français parlé a évolué et diffère de la langue écrite). De plus, dans les différents pays conquis par Rome, elle se modifia selon les habitudes de prononciation des peuples. Par conséquent, le latin perdit son unité et donna naissance aux différentes langues romanes : italien, français, provençal, espagnol, portugais, romanche (Est de la Suisse), roumain.

     

    ↪ Persistance du latin

     

    A partir du Vème siècle après J-C, le latin s'est effacé comme langue littéraire, mais se maintint comme langue savante. S'enrichissant au fur et à mesure des nouveaux besoins de la pensée, il resta jusqu'au XVIIème siècle la langue de l'enseignement dans les Universités (le quartier de la Sorbonne à Paris ne s'appelle-t-il pas le quartier latin ?). Et le latin a constitué, jusqu'au début du XXème siècle, la langue de communication européenne, notamment entre les savants : Descartes, Spinoza ont écrit leurs œuvres essentielles en latin ; Rimbaud a composé ses premiers poèmes, au lycée, en latin ! Le latin, toujours vivant (et oui !), a ainsi continué à exercer son influence sur le français, et n'a jamais cessé d'être le réservoir où l'on puisait pour former de nouveaux mots français d'origine savante. De plus, il est toujours la langue officielle du Vatican, il sert aussi de langue de communication à la radio finlandaise, et un journal comme Libération n'hésite pas, en certaines occasions comme la démission d'un pape, à nous offrir un éditorial en latin…

     

      Voilà pour la petite histoire. Les prochains articles porteront sur la langue en elle-même, donc grammaire, conjugaison... J'essaierai de mettre un exercice à la fin de chaque notion que nous aurons vue. Libre à vous de les faire ou non, nous pouvons en discuter en commentaire ou vous pouvez ouvrir un nouveau sujet dans le forum Lettres.


    8 commentaires
  • Das Datum (← la date) : Dienstag, den 29. Dezember

    Déjà, si vous voulez apprendre l'alphabet allemand facilement, ce sera plus simple de le chanter avec le même air que l'alphabet français (vous savez, "A vous dirai-je maman"). En tout cas, j'ai trouvé ça plus simple, mais vous faites ce que vous voulez.

    Les lettres à prononcer différemment qu'en français

    C, se prononce "tsé"

    G, se prononce "gué"

    H, se prononce "ha"

    J, se prononce "iott"

    Q, se prononce "kou"

    U, se prononce "ou"

    V, se prononce "fao"

    W, se prononce "vé"

    Y, se prononce "upsilon"

    Z, se prononce "tsett"

    Avec la chanson, cela donne

    A B C D E F G

    H I J K L M N O P

    Q R S T O V W (x2)

    X Y Z Juchhe (prononcé [yourhé])

    Es ist das deutsche ABC !

    Des "ensembles" de lettres allemandes

    ae → ä

    ß → ss

    oe → ö

    ue → ü

     

    Anastasia.E.

     


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  • Ce sujet me paraît fondamental pour pouvoir aborder n'importe quel sujet de bac (sujet général ou analyse de documents), puisque tous nous amènent d'une manière ou d'une autre à comparer la danse classique avec la danse contemporaine. 

     

    ⟩ Les conventions classiques


    Cette nécessité de comparaison tient au fait que le ballet classique, comme vous le savez sûrement, a 
    tenu le monopole de la danse pendant plusieurs siècles en Europe, et jusqu'au début du XXème en France (avec les Ballets russes). Elle reposait en outre sur de nombreuses conventions et règles héritées du classicisme (comme son nom l'indique).

    Du côté du déroulement chorégraphique d'une part, il faut retenir la narrativité : il y aura toujours des personnages (définis pas leurs costumes), des décors réalistes représentant des lieux particuliers (château, forêt... ), des actes pour séparer les différentes étapes de l'histoire. De plus, une hiérarchie est établie entre les personnages, ou plutôt entre les danseurs. En effet, la danseuse étoile incarne le personnage principal et sera la plupart du temps le centre de l'action, et donc de la scène. Le corps de ballet n'est là que pour appuyer l'action qui se déroule au centre. 

    La composition musicale est en outre étroitement liée à la chorégraphie, puisque c'est généralement le compositeur qui, en écrivant la musique, écrit le livret (c'est-à-dire le déroulement de chaque scène). Le chorégraphe (ou maître de ballet) compose ensuite sa chorégraphie en fonction de la musique, mais en n'hésitant pas non plus à demander au compositeur de la modifier. 

    Enfin, ce qui fait d'un ballet un ballet classique consiste principalement dans la gestuelle. Celle-ci repose sur les notions de verticalité, technicité, esthétique, facilité (en apparence). La verticalité a trait au fait de tendre vers l'élévation céleste, et se manifeste par les pointes, sauts, le dos droit. S'y ajoute l'impression de légèreté, avec des mouvements souples, liés. Tout doit être "beau", au sens d'élégant, mesuré, harmonieux (apparemment, l'en-dehors est une position tout à fait élégante). Tout cela demande une grande maîtrise et une technique parfaite, mais rien ne doit en paraître, tout doit sembler simple, naturel. 

     

    ⟩ Les innovations contemporaines


    Les chorégraphes contemporains ont naturellement voulu abolir toutes ces normes et conventions et renouveler la danse. Ils cherchent ainsi à repousser toutes les limites posées par la danse classique. 

    Bien sûr, cela commence par la gestuelle : on supprime l'en-dehors, les pointes, la verticalité. On danse au sol, on chute, on fait des mouvements plus naturels, ou plus saccadés, plus anguleux. Chaque chorégraphe développe ainsi une gestuelle qui lui est propre (on peut alors parler de danse d'auteur). 

    Mais ils se défont également des autres règles, comme le lien musique/mouvement, et composent parfois sans musique, ou indépendamment de la musique, voire propose des chorégraphies entièrement dans le silence. 

    La narrativité disparaît également, tout du moins dans une certaine mesure : on ne trouve pas forcément de personnages définis ou le déroulement d'une histoire, mais il y a toujours un fil conducteur, qui exprime généralement quelque chose. 

    Enfin, il n'y a plus de danseur plus important que les autres, et même si des solos, duos ou autres se détachent par moment du reste, cela ne fait pas d'eux le centre du spectacle pour autant. 

    Notez que les grands courants contemporains se situent d'abord en Allemagne (expressionnisme allemand) et aux Etats-Unis (modern dance), avant de s'installer en France avec la Jeune Danse française notamment (après une période de néo-classique).

     

    Il s'agit là seulement d'une synthèse. Je n'ai pas exposé la transition entre danse classique et dans contemporaine, je n'ai pas même donné d'exemples de ballets ou de chorégraphes. Je compte approfondir tout ceci dans mes prochains cours, mais si en attendant vous avez des questions plus précises, n'hésitez pas ; sachez que vous pouvez également me demander un article sur un sujet en particulier (le tout en commentaire à la suite de cet article).


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